Dans cet extrait de la vidéo “Andrew Scheps : Mixing The Heavy,” Scheps offre une explication concise et facile à comprendre des différences entre la compression d'insertion, le mastering et la compression parallèle. Il le fait dans le contexte de la discussion sur pourquoi il a choisi un limiteur plutôt qu'un compresseur pour la basse saturée dans la chanson qu'il mixe dans la vidéo.
Il explique qu'il utilise un limiteur Waves L2 comme dernier effet dans la chaîne d'effets sur la partie basse en question. Il règle le seuil à -3,2 dB, le plafond de sortie à -0,2 dB et choisit l'option Auto-Release pour le temps de relâchement. Après l'avoir joué avec et sans le limiteur, il commente que le L2 fait son travail en égalisant le niveau des notes dans la piste.
FRAPPER LE MUR
Scheps souligne qu'un limiteur est juste un compresseur avec un ratio de 100:1, ce qui signifie que c'est essentiellement un “compresseur en mur de briques”. Pourquoi utilise-t-il le terme “mur de briques” ? Il fait remarquer qu'à un ratio de 100:1, il faudrait augmenter le niveau d'entrée de 100 dB juste pour obtenir un gain de 1 dB. C'est un mur assez solide.
Voici les réglages que Scheps utilise pour appliquer le limiteur Waves L2 à la basse fuzz dans la vidéo.
En raison de ce ratio extrêmement élevé, un limiteur agit différemment sur votre audio qu'un compresseur. Scheps dit qu'il aime visualiser un compresseur comme poussant vers le bas les sommets des notes. Mais avec un limiteur en mur de briques, c'est plus comme s'il poussait tout l'audio contre le plafond. Tout ce qui touche le haut ne sature pas, il s'aplatit simplement et ne peut pas devenir plus fort. Le résultat est que la plage dynamique (la différence entre les notes les plus silencieuses et les plus fortes) est réduite.
Scheps mentionne également que pour la plupart, il n'utilise pas beaucoup de compression d'insertion parce qu'il pense que cela change trop le caractère des instruments, surtout quand il essaie de les garder sonnant naturellement. Il dit que si la basse électrique n'était pas saturée et qu'il voulait maintenir son son naturel, il aurait probablement utilisé un compresseur parallèle pour égaliser les dynamiques. Cela aurait nécessité de dupliquer la partie basse (ou de l'amener sur une autre piste avec un envoi et retour de bus) pour qu'il y ait deux pistes de basse. L'une n'aurait pas de compression, et l'autre serait fortement compressée.
Il mélangerait ensuite progressivement la piste compressée jusqu'à ce que la combinaison des pistes compressées et non compressées crée un son qu'il aime. Comme la piste originale resterait la prédominante dans le signal, le ton global de la basse, en particulier l'attaque et la relâche des notes, resterait plus naturel, mais la plage dynamique serait réduite quelque peu.
Scheps décrit la compression parallèle comme le “meilleur des deux mondes”, car elle n'affecte pas le son naturel de l'instrument tout en offrant des dynamiques plus contrôlées. Il dit que la décision d'utiliser un limiteur, un compresseur ou un compresseur parallèle dépend de combien du caractère original du son vous souhaitez conserver. Il affirme que cela dépend de ce que vous compressez et des particularités de la chanson sur laquelle vous travaillez, et qu'avec le temps, vous développerez une “bibliothèque” dans votre tête de ce qui sonne bien dans quelles situations.
BAASS VS. BAASS
Écoutons un exemple de différentes stratégies de compression sur une partie de basse électrique propre qui démontrera ce dont parlait Scheps :
Les trois exemples suivants présentent la même partie de basse, mais chacun présente une approche différente pour la compresser :
Exemple 1 : Basse avec compression d'insertion.
Exemple 2 : Basse avec compression parallèle
Exemple 3 : Basse avec un limiteur. (Notez que le limiteur a rendu cette piste substantiellement plus forte, mais pour éviter l'effet “plus fort est meilleur” pour cette comparaison d'écoute, nous avons ajusté son niveau global pour correspondre aux autres exemples.)
Dans cette capture d'écran, vous voyez l'onde sonore pour la même partie basse avec trois types de traitement différents : Compression d'insertion (en haut), compression parallèle (au milieu) et un limiteur en mur de briques (en bas). Remarquez comment le limiteur a à la fois réduit la plage dynamique et rendu l'ensemble de la piste plus forte. La plage dynamique de la piste compressée parallèlement est quelque peu réduite.
VOIR DOUBLE
La compression parallèle peut également être une technique vraiment efficace sur les voix, les guitares, les percussions et pratiquement toute source. Cela dit, elle est plus complexe à mettre en place et peut ne pas être pratique dans certains cas (peut-être que vous traitez un grand nombre de pistes qui devraient être configurées pour cela, ou que vous ne souhaitez pas encombrer votre session avec beaucoup de pistes dupliquées ou de routages complexes). Lorsque vous souhaitez utiliser un compresseur d'insertion sur la piste, mais que vous essayez de maintenir un son plus naturel comme celui que vous pouvez obtenir avec une compression parallèle, voici quelques conseils :
- Il peut sembler évident, mais utilisez le moins de compression possible pour atteindre vos objectifs sonores pour la piste. Si vous essayez de maîtriser les dynamiques, vous pouvez faire une réduction de pics supplémentaire avec l'automatisation du volume.
- Faites attention à vos réglages d'attaque. Une attaque réglée trop rapidement peut écraser les transitoires des notes et donner un son peu naturel à un instrument ou une voix. Au-dessus de 12 ms est généralement sûr pour préserver l'attaque.
- Vous pouvez obtenir ce qui est essentiellement une compression parallèle en insérant un compresseur avec un contrôle de mixage (également appelé “humide/sec”) et en le réglant bien en dessous de 100 %.